La cérémonie de répartition

14 septembre 2013

Au premier coup d'oeil, on aurait dit que la Grande Salle n'avait pas de toit. C'est alors qu'une fille aux dents de castor et aux longs cheveux bruns et bouclés prit la parole en s'adressant à sa copine. Je ne l'avais même pas remarquée.

"J'ai lu que c'est un plafond magique qui reproduit le temps qu'il fait dehors. C'est pour ça qu'on ne sent pas la pluie."

Sa copine avait vraiment l'air ébahi devant l'immense savoir que la fille brune partageait. J'avais presque envie de dire "Merci pour cette information, Madame Je-sais-tout!" mais je me suis aussitôt rappelée que je n'avais toujours pas d'uniforme. Un cinquième année, qui nous regardait passer, ouvrit de grands yeux en me voyant, puis se pencha vers un camarade qui somnolait à côté de lui. Celui-ci se réveilla d'un bond en entendant la révélation de son ami, puis se mit à me fixer. Je voulais mourir. Sous terre. Un seul mot hantait mon esprit: honte, honte, honte!!!

Pourtant, (et je savais que ce n'était pas mon absence d'uniforme qui causait ça) une sorte d'agitation animait la salle. On chuchotait, on bougeait, on levait la tête, on s'émerveillait. Je me dis qu'il y avait quelqu'un dans les premières années qui devait être extrêmement connu.

Les premières années s'arrêtèrent soudain, et je manquait une seconde fois de rentrer dans quelqu'un. Un vieux monsieur (non, il n'y a pas que des vieux profs à Poudlard, enfin j'espère) nous regarda et monta sur une estrade.

"Bienvenue à Poudlard! cria-t-il. Je suis le professeur Dumbledore, le directeur de cette école de sorcellerie. Ici, vous allez apprendre la magie et devenir de vrais sorciers. "

Derrière lui se trouvait une table en longueur où étaient assis des adultes qui pouvaient ainsi observer la salle toute entière. Dumbledore se tourna vers la table et présenta chacun des professeurs.

"Le professeur McGonagall vous enseignera la métamorphose, le professeur Bibine le vol, le professeur Rogue vous apprendra l'art des potions, Quirell la défense contre les forces du mal. Le professeur Chourave vous enseignera la botanique, le professeur Flitwick les sortilèges. Voici notre bibliothécaire qui aura une joie de vous faire aimer la lecture, Mme Pince. Mme Pomfresh, notre infirmière, vous confiera les meilleurs soins si vous êtes malades.Et enfin, notre concierge, Argus Rusard. Bien! Passons maintenant à la cérémonie de répartition!"

Dans les rangs de tables où étaient assis un bon nombre d'élèves s'éleva un cri d'enthousiasme. J'étais terrifiée en voyant en quoi consistait cette cérémonie. J'allais me montrer à tout le monde en habits de Moldue! Et que dira McGonagall? Les premiers sorciers se présentaient déjà, puis le professeur leur mettait le chapeau sur la tête. Je m'en fichais bien si je serais admise en Gryffondor, en Serdaigle, en Serpentard ou même en Poufsouffle. Je ne pensais qu'à la réaction des autres devant mes vêtements. Mon cerveau a mis deux minutes pour me rendre compte que Rose était partie à Serdaigle. Puis vint le tour de Laurosa Duballait, qui fut admise à Serpentard. Ambre Montfort (qui m'avait d'ailleurs laissé un profond traumatisme depuis l'affaire du train) était accueillie avec enthousiasme dans les rangs de Gryffondor. Les uns et les autres passaient, les rangs accueillaient de moins en moins de monde, ce qui me donna une chance de plus d'être vue par tout le monde. La fille aux cheveux bouclés (ou Madame Je-sais-tout si vous préférez) s'appelait Hermione Granger et était directement partie à Gryffondor. Après quelques autres élèves, ce fut le tour de Fantina Lara, qui passa à Poufsouffle. Je voulais m'enfuir, je voulais courir. Trop tard.

"Lovaloo, Destiny!" cria McGonagall.

Mes jambes étaient raides. Que faire à présent? Y aller? Rester là? Mon dieu... J'entendais autour de moi des "C'est qui?" ou des "Elle est peut-être pas là...". Malheureusement pour moi, McGonagall m'a vite repérée grâce à mon magnifique slim bleu. Il était vraiment trop tard.

J'avançais d'un pas lent tellement j'avais peur de tomber. Mes jambes tremblaient à présent. J'étais devenue le centre de l'attention. Moi. Destiny. Je m'assis en fermant les yeux sur le tabouret pour ne pas voir mon cher public. J'entendais des cris, des rumeurs, des murmures. Le chapeau me parlait, je ne l'entendait pas. Tout ce que j'entendais, c'étaient les autres et leurs cris indignés. Puis une sorte d'explosion retentit dans ma tête et je compris le chapeau.

"Serdaigle!"

Aucun aplaudissement. J'ouvris les yeux, je n'osais toujours pas regarder ceux des autres. Je m'assis à côté de Rose (je vis ses belles bottes vernies) et baissa la tête sur l'assiette vide qui se présentait devant mes yeux. Poudlard n'était pas si accueillant, finalement.

Posté par -Annou- à 14:33 - Commentaires […] - Permalien [#]